Il est né à Bruxelles le5 janvier 1810, mort à Paris le 4 juillet 1889. Son père était Colonel dans l'armée de Napoléon, son oncle était Général d'Empire, il était donc destiné à une carrière militaire. Mais il préféra la musique ; ayant étudié d'abord la flûte et la composition confidentiellement (à titre privé) avec Le Sueur et Halévy. Son premier opéra, « La Bannière du Roi », a été exécuté à Versailles en 1835 et son « Le Roi David » a été organisé à l'Opéra de Paris en 1846 avec Rosine Stoltz, la partie de David chantant. Un long silence est intervenu avant « Roland à Roncevaux » en 1864 et encore un autre entre cela et « Jeanne dArc » en 1876 Roland à Roncevaux a été apprécié même si le succès fût de courte durée (65 performances d'ici à 1867) par suite de son ton patriote et appel au spectaculaire. Les connexions napoléoniennes de Mermet l'ont bien servi sous le Deuxième Empire et il a exploité la même veine patriote, avec moins de succès, dans Jeanne d'Arc, le premier nouveau travail présenté à l'Opéra Garnier (ouvert en 1875). Dans sa jeunesse, il fait jouer à Versailles un petit opéra-comique, « La Bannière du Roi ». Il obtient ensuite qu'Alexandre Soumet transforme pour lui sa tragédie Saül en un livret de drame lyrique. Auguste Mermet composa la partition de cet ouvrage qui fut représenté sans succès à l'Opéra en 1846 sous le titre de Le Roi David. Son Roland à Roncevaux, dont il compose les paroles et la musique, n'est représenté qu'en 1864 après que Napoléon III ait imposé cet opéra à la direction du théâtre. Dans ces conditions, Roland obtient un certain succès. Mermet écrivit encore le poème et la musique de Jeanne d'Arc, opéra en quatre actes donné en 1876 et qui ne réussit pas.
Dans sa jeunesse, Auguste Joseph MERMET fait jouer à Versailles un petit opéra-comique La Bannière du Roi. Il obtient ensuite qu'Alexandre Soumet transforme pour lui sa tragédie Saül en un livret de drame lyrique. Auguste Mermet composa la partition de cet ouvrage qui fut représenté sans succès à l'Opéra en 1846 sous le titre Le Roi David. Son Roland à Ronceveaux, dont il compose les paroles et la musique, n'est représenté qu'en 1864 après que Napoléon III eut imposé cet opéra à la direction du théâtre. Dans ces conditions, Roland obtient un certain succès. Mermet écrivit encore le poème et la musique de Jeanne d'Arc , opéra en quatre actes donné en 1876 et qui n'eût aucun succès.
Oeuvres La Bannière du roi (avril 1835, Versailles) Le Roi David (3 juin 1846, Paris) Roland à Roncevaux (3 octobre 1864, Paris)
Jeanne d'Arc (5 avril 1876, Paris)
Auguste MermetJeanne d'Arc à l'Opéra et en français1. Un oubli définitif
Auguste Mermet (Bruxelles 1810 - Paris 1889) est typiquement le genre de compositeur qu'on ne remontera jamais, et pour des raisons sans doutes plus pragmatiques que pour Meyerbeer. Frontispice de la réduction pour piano / chant de Roland à Roncevaux, le principal succès d'Auguste Mermet. C'est tout d'abord un compositeur qui n'a jamais connu le succès brillant de son vivant. Un opéra-comique, trois grands opéras et un ballet attestent de son passage, avec son écriture de quelques parodies mondaines des titres à l'affiche (pour les journaux). Son style lui-même appartient à un certain académisme, non pas qu'il soit sans personnalité, mais sans réelle originalité, disons - et pas dépourvu de faiblesses sérieuses d'écriture. Portrait d'Auguste Mermet en 1876, l'année de Jeanne d'Arc.
2. La mission de Carnets sur sol
C'est néanmoins un compositeur assez attachant, dont le style est à rapprocher de Gounod : un sens du rythme discutable (toutefois un peu plus abouti que Gounod), quelques beautés harmoniques (mais aussi des maladresses chez Mermet), une sincérité de ton assez sympathique, le tout dans un cocon assez moelleux. C'est typiquement une esthétique du confort Second Empire, et on verra qu'il était précisément apprécié de l'empereur.
Bref, à titre de curiosité, nous vous invitons chez Auguste Mermet. 3. Ce que l'on sait de Mermet
Très jeune intronisé à Versailles avec l'opéra-comique La Bannière du Roi (1825), il est surtout célèbre (façon de parler) pour ses trois autres opéras. Pour Le Roi David (1846), Mermet démarche le dramaturge Alexandre Soumet afin qu'il adapte sa pièce Saül pour l'opéra. Le lieutenant-colonel Auguste de Peellaert rapporte son opiniâtreté à refuser toute autre solution dans ses Cinquante ans de souvenirs (1867, peu après le succès de Mermet pour Roland. A la fin de son deuxième chapitre, il indique ainsi :
La pièce n'a en effet pas rencontré le succès lors de ses représentations de l'Opéra. Toujours préoccupé de ses livrets, Mermet confectionne lui-même ceux de ses deux derniers opéras. C'est grâce à l'intercession de Napoléon III que Roland à Roncevaux est joué à l'Opéra en 1864, et y réussit assez bien. Enfin vient Jeanne d'Arc en 1876 dans le même lieu, un échec. 4. Jeanne d'Arc
C'est sur cette partition que l'on s'est penché. Pas de relecture critique historisante façon Scribe, ici Jeanne entend bel et bien de fort jolies voix qui s'expriment en choeur de façon assez récitative au besoin. Le style, on l'a dit, est à rapprocher de Gounod, avec de belles intuitions personnelles, mais pas sans faiblesses. On touvera l'enregistrement au grand complet à la section ses oeuvres . Il est tout d'abord nécessaire, et plus que d'habitude, d'énoncer les réserves d'usage. Cela dit, malgré les pains, on entend plus ou moins ce qui figure sur la partition. On se situe ici à la charnière des actes I et II. Les voix interpellent Jeanne de façon assez exaltante, avec une harmonie relativement mouvante et de drôles d'hésitations entre majeur et mineur pour la ligne vocale de Jeanne, traduisant son indécision ("Je n'ai plus force ni valeur !").
L'acte II s'enchaîne avec un interlude décidé, d'assez belle facture, et débute sur une jolie modulation qui en reprend le rythme, mais avec des nuances dynamiques plus discrètes. Entrée de Richard, chevalier à la cour de Charles VI - roi acoquiné avec une Agnès qui rappelle facilement au grand public l'image de la maîtresse de... son successeur. Le récitatif est très réussi, d'une prosodie douce et mélodique, avec quelques effets dramatiques traditionnels (trémolos de cordes pour l'évocation du danger "quand le navire sombre"), qui jouent efficacement du contraste entre absence et présence de l'orchestre. D'un point de vue plus formel, la teneur de l'air est également annoncée : en un quatrain le personnage désabusé et sans scrupules est présenté au spectateur, et l'air ne fera que développer ses sentiments, avec quelques informations "historiques" supplémentaires.
L'air lui-même débute par une très brève ritournelle d'une formule typiquement italienne, avec dédoublement de la première valeur de la mesure : ces doubles croches à la basse en début d'une mesure constituée de croches, comme pour une polonaise ou un boléro, sont typiques des cabalettes belcantistes et post-belcantistes (jusqu'à ce que Verdi impose progressivement d'autres standards plus libres et variés à partir des années 1850). On est en si mineur, une tonalité associée à la solitude et à la tristesse profonde.
Air de facture très classique, avec son refrain très identifiable, ici combattif et sombre. Deux procédés principaux : d'une part les ponctuations orchestrales brèves (souvent dans l'aigu, probablement prévues pour les flûtes), comme des éclairs qui zèbrent le ciel, de façon assez réussie (il est rare qu'un air soit si peu soutenu par l'orchestre), et d'autre part des unissons avec le chanteur ("Allons chercher ailleurs") qui sonnent plus maladroitement, du moins en réduction piano - mais je doute que cela se montre furieusement génial à l'orchestre.
Le couplet en ré majeur (modulation très traditionnelle) est assez intéressant, avec sa ligne lyrique un peu sarcastique, où le personnage étale paisiblement une terrible lucidité sur son propre cynisme. Et l'on retrouve le goût français pour le bon mot, avec Isabeau de Bavière en diablotin de seconde catégorie - mais plus efficace que l'original. Le vers lui-même n'est pas très robuste : la langue paraît souvent un peu triviale, et pour des raisons musicales, on se retrouve avec des répétitions. Par "palais" dans le récitatif, alors qu'il était pourtant simple à remplacer ; ou encore "entre nous", de plus assorti d'une grosse cheville puisque ce vers fait treize syllabes pour suivre le rythme musical. Ces distorsions sont choses courantes, mais d'habitude, le livret original est correct, alors qu'ici il présente des imperfections que n'aurait pas laisser imprimer un littérateur.
Outre l'impureté des rimes (puisqu'il est encore grandement l'usage dans les livrets de respecter ce qui n'est plus qu'une "rime pour l'oeil", et que la liaison supposée pour "Cour / toujours" diffère), on remarque du remplissage musical assez faible, avec ces mélodies fades pas très bien appuyées sur la prosodie (premier vers), et surtout ces gammes en alternance avec une note obstinée, qui est surtout une figure instrumentale, abandonnée depuis la fin du XVIIIe siècle en raison de sa banalité. Bref, rien de très expressif ne se crée ni par la musique, ni par le rapport entre cette musique et le texte. Les deux derniers vers sont peu originaux, mais nettement plus expressifs, quoique finalement sans rapport avec ce qui précède. C'est bien le problème de cette section et plus généralement de cet air : l'impression de patchwork, d'une suite d'effets sans réelle unité musicale. Lesdits effets n'étant pas toujours originaux ni géniaux, cela représente évidemment une faiblesse qui n'ennuie pas l'auditeur, mais le rend défiant et critique sur la qualité d'ensemble. Reprise du refrain :
Comme très souvent, surtout dans les opéras français de l'époque, l'air n'a pas grand intérêt hors contexte, d'où l'intérêt d'enregistrer l'ensemble de la scène, voire les transitions, comme les lutins de CSS le font.
On aboutit après une cadence (de toute évidence prévue pour la flûte) sur un accord de ré bémol, véritablement éloigné du si mineur une page plus haut... et cela s'entend dans le climat pastoral délicieux qui s'installe avec ces couleurs bémolisées bien rondes. On entend aussi de belles notes étrangères dans les accords, qui donnent plus de relief à cet ce nouvel épisode qui reste très consonant. Ici, au contraire de ce qui précédait, ce sont les aplats orchestraux et non les ponctuations vigoureuses qui constitueront l'essentiel de l'accompagnement. 5. En conclusion
Imparfait mais pas dépourvu de charme ni d'intérêt, c'est à une page de patrimoine que CSS vous a convié en sa compagnie, en espérant avoir fourni une balade malgré les imperfections du compositeur-librettiste... et évidemment de ses interprètes. Songez bien que vous n'entendrez peut-être plus jamais rien d'Auguste Mermet, tout de même joué à l'Opéra de Paris au milieu du XIXe siècle.
source :
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Auguste Joseph MERMET (1810-1889)
Compositeur français librettiste